Le poids des croyances culturelles
On peut tout mettre derrière le mot sauvage. Sous l’angle péjoratif, sauvage s’oppose à être civilisé•e. Et si on allait plus loin, civilisé « Participe au mode de vie conforme à l'idéal de la civilisation ».
Enfant, on me reprochait d’être sauvage. Ma sensibilité et mes difficultés à vivre et exprimer sereinement mes émotions m’amenait à pousser des « gueulantes », faire des caprices…à exploser théâtralement ou violemment et pleurer pour un rien…Mais tout ça uniquement à la maison (et quand mon père ne pouvait pas entendre ; ma mère m’avait bien conditionné)…
Parce qu’à l’école, j’étais beaucoup trop timide pour sortir le moindre son.
Oui ma mère m’avait bien conditionné…Il ne faut pas déranger les hommes (mon père), il ne faut pas le contrarier, il faut l’écouter et lui obéir…le poids de la culture patriarcale cambodgienne.
C’était ça ma croyance que ma mère m’avait transmise au travers de la civilisation cambodgienne…
Le jour où j'ai décidé d'être libre et sauvage
Et puis, j’ai eu un conflit intérieur, très vite, vers 8/9 ans…Grandissant en France, rencontrant les mères de mes amis•es, j’ai bien compris que l’archétype du père et de l’homme dans lequel je grandissais dans mon noyau familial n’était pas tout à fait l’archétype de la civilisation française. C’est à cet âge que j’ai commencé à contester, à questionner et à défier l’autorité…comme un jeu, comme une fierté de pousser les limites (malgré les torgnoles de mon père). C’est là que j’avais décidé d’être libre. C’est là que mon étiquette « sauvage » est arrivé.
Depuis, je n’ai jamais arrêté parce que je reste connectée à cette joie d’enfant « hihihi tu crois avoir le pouvoir sur moi mais c’est MOI qui fais comme je veux ».
Mes managers ont adoré travaillé humainement avec moi, pour mes qualités relationnelles et pour mon efficacité au travail et dans l’atteinte des résultats…mais tous et toutes l’ont clamé bien fort « Sokchearta, elle est vraiment pas facile à manager » ; « elle est quand même têtue », « t’es quand même complètement perchée », « t’es trop contestataire »…Tout ce qu’on retrouve derrière le mot sauvage !
Car dans le fond, je ne peux me résoudre à exécuter ou faire si je ne comprends pas le sens de tout ça, l’intérêt collectif…
Se réconcilier avec sa part d'ombre - Jung
Enfant, mon père m’avait transmis sa soif de liberté (à travers sa fuite du régime de Pol Pot au Cambodge), l’école m’avais transmis l’art de la révolte avec le Bicentenaire de la Révolution française et aujourd’hui l’éco-féminisme m’inspire dans le rejet de toute forme de domination à travers le genre, le sexe et dans notre rapport à la Terre.
Je viens de terminer la lecture de Betty de Tiffany Mc Daniel : le poids de la culture, le transgénéraionnel, les secrets de famille et l’émancipation de cette métisse Cherokee-US dans l’Amérique du XXème siècle.
Il y a encore une part de moi que tu connais peu, ma part d’ombre, celle qui permettrait vraiment d’exprimer ma part sauvage : ma spiritualité (non pas ma religion !). Ma spiritualité qui me permet d’aller dans l’approche Jungienne avec les inconscients collectifs, les archétypes et les parts d’ombre/lumière. Ma spiritualité qui me permet aussi de croire en l’Univers, la richesse de la terre, l’abondance et l’amour Universel « we are one ».
C’est celle là que je vais dévoiler et t’offrir désormais au fil du temps. Car j’ouvre un autre cycle de ma vie, une nouvelle renaissance, une nouvelle étape dans ma découverte et réconciliation avec moi. Je t’offre cette part d’ombre.
